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Voici la chronique d'une ferme écologique. Je souhaite y partager mes expériences et mes attentes... Pour une décroissance durable!
On pourra comprendre les choix,orientés par le soucis d'un impact moindre sur l'environnement à travers la description et l'explication des différentes réalisations et installations comme:
les bassins filtrants pour les eaux grises, la fabrication de toilettes sèches , la construction d'un four à pain (coût de la construction du four : O,OO€) ou la récupération des eaux de pluie. D'autres projets sont en cours ou encore à réaliser. Parmi ces derniers, la construction d'une "casetta"(petite maison) avec comme objectif l'utilisation maximum de matériaux prélevés directement sur le site

La ferme écologique de Sajabicu

la ferme écologique de Sajabicu se trouve à mi chemin entre le village de Penta di Casinca et les ruines du village médiéval de Sajabicu ou San ghjacumu.
Son objectif, outre de respecter et préserver l'environnement, est de faire connaître autant que possible l'essentiel des domaines qui relèvent de l'écologie. Ce qui signifie que je ne serai jamais "agriculteur" ou "chef d'exploitation agricole" ou je ne sais quel autre terme mercantile. Je ne souhaite pas cautionner ce qui a détruit la paysannerie .

vendredi 27 janvier 2012

Cultures et permaculture

Après plusieurs années de démaquisage, la quasi totalité du terrain est prête à recevoir des cultures. Je dois reconnaître que, malgré la lecture de nombreux ouvrages d'agronomie et quelques expériences pratiques, j'ai commis des erreurs: le passage d'un gros engin pour réaliser des terrassements à modifié la qualité du sol. J'ai fait plusieurs essais et appliqué différentes méthodes naturelles pour enfin comprendre que la diversité n'est pas un vain mot: Que ce soit au niveau des fruits ou légumes comme dans le choix des arbres et arbustes présents sur le terrain, la diversité augmente la qualité de l'humus. D'autre part, le fait d'augmenter la proportion d'arbres à feuilles caduc va limiter les effets dévastateurs de la neige, car les arbousiers et chênes verts, majoritaire dans ce coin de maquis, payent un lourd tribu chaque hiver, et me contraignent à élaguer régulièrement les branches brisées par le poids de la neige. A présent, j'ai choisi d'abandonner le travail du sol pour respecter des conseils préconisés par les partisans des BRF(Bois Raméaux Fragmentés) comme ceux de la permaculture. J'ai donc choisi une technique de semis expliquée par Fukuoka dont s'est inspiré Bill Molison pour ces deux ouvrages sur la permaculture. Cette technique consiste à enrober les semences avec de la terre argileuse. On peut enrober toutes les graines. Cela présente l'avantage de faciliter les semis, notamment pour les plus petites semences (en plus, cela évite de trop éclaircir!), les fourmis se désintéressent de ces petites boulettes d'argile, et le peu de terre qui enrobe la graine suffit à la faire patienter jusqu'au moment propice où les conditions météo déclencheront la germination. Il est très facile d'enrober les graines. D'abord, il faut les faire tremper dans de l'eau argileuse pendant quelques heures. Puis on les passe dans un tamis pour évacuer l'excédent d'eau. Les semences sont ensuite sopoudrées de terre argileuse tamisée et bien sèche alors qu'elles sont juste ressuyées. L'argile va adhérer aux semences. On laisse légèrement sécher avant de passer à la seconde phase d'enrobage: dans un seau en plastique ou un gros saladier en verre (pas de métal!) on prépare une boue qui aura la consistance d'une pâte à beignets. On verse les graines enrobées de la première fine couche d'argile dans le récipient, puis on mélange le tout, un peu comme si on préparait du couscous. On peut rajouter de l'argile sèche jusqu'à ce qu'on obtienne, en frottant le mélange entre les deux mains, des boulettes dont la taille varie forcément en fonction des graines choisies. Par exemple, les graines de petits pois ont la grosseur de noisettes une fois enrobées, celles de salades auront la grosseur de lentilles etc. Une fois les graines ainsi enrobées, on peut les semer de suite ou bien les faire sécher rapidement pour ne pas qu'elles germent, en attendant le jour favorable. Je sème toutes mes semences de la sorte. J'ai réalisé l'année dernière un semis d'engrais vert avec un mélange de seigle, vesce, moutarde et phacélie , et directement sur le sol sans aucun labour ni bêchage. Ce premier semis avait pour objectif de produire les graines que j'ai semé cette année pour cette fois réaliser vraiment l'engrais vert qui couvrira le sol après le passage d'un gyro-broyeur ou d'une tondeuse à gazon. L'objectif est de faire "pousser" du sol au lieu de le bouleverser à coups d'outils. Il suffit de voir les images de documentaires filmés au microscope électronique pour réaliser à quel point un sol vivant grouille de vie. Comme disait St Exupéry: "l'essentiel est invisible à nos yeux"...

mardi 3 mai 2011

Herbes et fleurs comestibles

L'utilisation des plantes "sauvages" comestibles a toujours fait partie de la cuisine traditionnelle. En Corse, cette pratique est toujours d'actualité, particulièrement lors de fêtes religieuses comme le "catenaggiu" (équivalent du chemin de croix) où un inconnu joue le rôle du pénitent cagoulé, tirant une lourde croix à travers le village avant d'être crucifié. Pour cette occasion, tout le village participe, notamment en préparant des beignets aux herbes réalisés avec treize plantes sauvages différentes, et qui sont proposés à toutes personnes qui passent dans les maisons.
Il n'est pas rare non plus de voir des personnes cueillant les herbes sur le bord des routes ou dans le maquis.
Pour permettre de découvrir cette pratique ancestrale, nous avons accueilli une trentaine de personnes lors d'une belle Journée ensoleillée.
Dès l'arrivée des participants, Nous avons préparé la pâte à pain destinée à la confection de tartes aux herbes. Pendant que doucement, levait la pâte, nous sommes allés nous promener alentour sur le terrain, cueillant de ci de là les herbes nécessaires pour le repas de la mi journée et la soupe aux herbes du soir. De retour de la ballade orchestrée par Francesca, les plantes ont été nettoyées, puis une partie à servi à réaliser les tartes cuites dans notre four à pain. Au menu: Beignets aux herbes préparés par Michèle et Magali, Salade de pissenlit, fleurs sauvages et autres herbes et les délicieuses tartes tout juste sorties du four.
L'après midi a été consacrée à une nouvelle promenade jusqu'aux ruines de l'ancien village de Sajabicu (qui à donné son nom à notre lieu de vie et qui domine toute la Casinca), pendant que, dans un chaudron de cuivre suspendu au dessus d'un brasero, mijotait la soupe aux herbes à laquelle avait été ajouté quelques haricots secs , quatre ou cinq pommes de terre, et un poignée de pâtes.
Parmi les herbes récoltées on peut citer:
Le plantain, Le pissenlit, la bourrache, l'achillée millefeuilles (en corse: "arba santa"), le laiteron, l'ail triangulaire, l'ortie, l'origan, la chicorée, la ravenelle, le poireau sauvage, la petite oseille, la blette sauvage, la mauve, le trèfle, les pétales de rose, le thym, la menthe et la nepeta (prononcer "nèbidà") qui est une cousine de la marjolaine.


samedi 16 avril 2011

Four à pain, suite et fin

Avant de cuire les premiers pains, il convient de procéder à une chauffe progressive pendant deux ou trois jours de suite. Cela évitera les risques de fissures.
En dehors du four,on commence par faire un feu dont on récupèrera les braises qui seront ensuite déposées sur la sole, ce qui permet de commencer une chauffe douce sans flammes. On renouvelle plusieurs fois l'opération avec des braises.
Puis on pourra commencer à mettre du petit bois pour faire une première flambée "légère".
Les jours suivants, on augmentera progressivement la quantité de bois jusqu'à ce que l'on puisse faire chauffer le four "à blanc".
Cette chauffe à pour conséquence de "vitrifier" le sable de la première couche de la voûte. Il faudra cependant éviter de racler cette voûte quand on introduit les branches, car elles risqueraient d'effriter le plafond.
Quand j'ai réalisé ce four avec quelques amis, j'ai respecté les proportions données par le site internet où j'ai trouvé les plans et les explications. Ce site s'appelle: " on peut le faire, ils l'ont fait".
Depuis, j'utilise le four pour toutes sortes de cuissons. Le pain, évidemment, mais aussi toutes espèces de tartes, de gratins, de soupes, ainsi que les "migliacci" (prononcer m-iàtchi) qui sont des sortes de galettes de fromage frais avec un peu de farine, et que l'on dépose sur un assemblage de feuilles de châtaignier pour les faire cuire.
On peut également utiliser tous les degrés du four comme s'était le cas dans les temps pour améliorer le séchage des figues qui étaient déposées dans le four encore tiède une fois toutes les autres cuissons terminées.

samedi 26 mars 2011

Un four à pain...

La seconde couche, d'une dizaine de centimètres d'épaisseur, est constitué d'un mélange en parts égales (au pifomètre) de terre franche bien argileuse et de fougères broyées. Le mélange se fait à la fourche et ne doit pas être trop mouillé pour éviter les fissures au séchage. Cette couche apportera de l'inertie à la structure. La troisième couche est également réalisée avec le même mélange terre/ fougère, mais il faut augmenter la proportion de fougère (environ un tiers de terre pour deux tiers de fougères). Cette couche assurera l'isolation du four.
L'ouverture du four est réalisée avec des briques de terre réfractaire de récupération, la porte est découpée dans une plaque de tôle épaisse.
Il faudra attendre une bonne quinzaine de jours à la belle saison, pour commencer à vider le four de son moule de sable. On peut aisément voir à quel moment il faut arrêter de "creuser" dès qu'apparaissent les bandelettes de papier qui brûleront dès les premières flambées. Une fois le four vidé de tout le sable, il faudra encore attendre plusieurs jours afin que l'intérieur de la voûte puisse sécher lentement. La précipitation peut entrainer des dégâts ennuyeux à réparer.

mercredi 9 mars 2011

Construction d'un four à pain en terre, sable et fougères

Avoir un four à pain est une source de plaisirs dont bien des gens se passent faute de moyens... Sauf quand on le fait sois même avec des matériaux de récupération et ce que l'on trouve sur place.
Avant la construction du four, il convient de faire le support. Dans notre cas, un cylindre de pierres dont le diamètre est légèrement supérieur à celui du four et à bonne hauteur à fait l'affaire. J'ai récupéré de vieilles dalles de brique réfractaire pour faire la sole (10 cm d'épaisseur).
Ensuite, nous avons posé sur la sole un tas de sable humide, auquel nous avons donné la forme de la voûte avec un gabarit découpé dans une planche de contreplaqué.
Puis des bandelettes de papier journal mouillé ont recouvert ce dôme de sable. Cette précaution présente l'avantage d'éviter que la première couche de mélange terre/sable adhère au dôme.
Ce qui sera la porte du four ressemble à un cylindre, bâti en sable également et recouvert lui aussi de bandelettes.
On recouvre l'ensemble (dôme et porte) d'une couche d'environ 10 cm d'épaisseur d'un mélange composé de 4 pelles de sable pour une pelle de terre bien argileuse, prélevée en dessous de la couche de terre arable afin qu'il n'y ait pas de matières organiques et de graines d'herbes. Ce mélange doit avoir la consistance d'une pâte à modeler pas trop humide pour éviter les fissures lors du séchage. Si on ne dispose pas d'assez de temps pour les couches suivantes, il faut faire quelques stries sur le dôme. Elles faciliterons la liaison lors de la reprise des opérations...

chronologie

Fin Juillet 2003: Début de la pose des parquets en pins. la séparation entre le rez de chaussée et l'étage est un "sandwich" composé d'un premier parquet recouvert de chevrons espacés entre lesquels on déverse des copeaux de liège, puis un second parquet recouvre l'ensemble.
Décembre 2003: Les murs de la maison sont imbibés par des pluies incessantes
Février 2004: début des enduits de façade à la chaux.
Avril 2004: Pose des limons de l'escalier qui sont faits en frêne,comme la porte d'entrée.
Mai 2004: je termine l'escalier. Les marches sont en châtaignier et les contre marches en pin Laricciu.
Un second forage nous donne de l'eau, contredisant les conclusions de l'expert.
Juin 2004: après trois années d'attente depuis notre demande, EDF nous raccorde enfin au réseau.
Juillet 2004: installation d'une pompe immergée, l'eau arrive à la maison pure et fraîche.
Août 2004: nous aménageons dans notre maison.
13 Août 2004: Nous avons pris notre premier bain dans la piscine gonflable.

Chronologie...

Août 2002: les retards de livraison des planches en châtaignier, m'empêchent de terminer le platelage de la toiture.
Mi Août 2002: début de la couvertures en lauzes.
2 Octobre 2002: toute la maison est couverte.
Novembre 2002: nous décidons de remplacer la dalle en béton de chanvre par un plancher flottant en bois, je dois décaisser tout le rez de chaussée sur 50 cm d'épaisseur en moyenne.
Janvier 2003: il n'y a pas assez de place pour les appuis de fenêtres, la base des tableaux est découpée à la disqueuse.
Fin Janvier 2003: pose des fenêtres fenestrons et portes fenêtres. Le décaissage est terminé.
Mars 2003: cloisosns salle de bains du rez de chaussée et de la cage d'escalier.
12 Mars 2003: le forage ne donne rien malgré ses 65m de profondeur.
17 Mars 2003: venue d'un hydrogéologue qui nous affirme qu'il n'y a aucune chance d'avoir de l'eau sur le site. La plomberie et l'electricité sont terminés depuis le début de l'année.
Mai 2003: nous envisageons de construire une citerne pour recueillir les eaux de pluie. Bien que le terrain soit en partie traversé par une canalisation, aucune autorisation de se brancher dessus. La conduite ne dépend pas de notre village.
Juin 2003: les plâtres sont faits en quinze jours. Il m'a fallu aller chercher l'eau en contrebas du village avec une petite citerne posée à l'arrière de la camionnette( parfois deux fois par jour).