Au bout de quelques jours, les trois frères se sont rapprochés de la cabane, allant même jusqu'à se vautrer au soleil pour faire une petite sieste. Jusqu'à ce que le moins farouche vienne manger sur la terrasse. Sans jamais chercher à le toucher, je continuais mon travail sur le chantier de la maison. Aucun geste brusque. Cela me donnait un rythme qui m'incitait à m'appliquer d'avantage encore à la tâche. Le présent que m'apprenait ce petit renard me faisait comprendre ce que "ici et maintenant" voulaient dire. Tout en étant détendu, on évoluait sur le terrain à distante respectueuse. Le fait d'être vraiment dans le présent suspendait le temps offrant devant lui comme une éternité. Il était suffisamment en confiance pour venir même sous mon lit. Un de ces jours je retrouverai la photo (argentique) que j'ai prise à cette occasion. Les quelques heures de patience que j'ai consacrées à cet "apprentissage m'ont fait prendre une notion du temps différente que j'ai adoptée dès que j'ai eu ma chienne et d'en bien des circonstances.Mais c'est une autre histoire.
Je ne tenais pas à apprivoiser ces renardeaux, d'autant qu'avec la confiance, les jeux et surtout les bêtises n'ont pas tardé. J'ai préféré qu'ils retournent dans le maquis. Pendant cet épisode, sans presque m'en apercevoir, j'ai recouvert la charpente de la maison avec de belles planches de châtaignier . Je revois encore ce petit renard me suivant à trois mètres de distance pendant que je déplaçait mes planches. Je ne sais pas où il passait ses nuits, mais dès le petit matin, il était devant la maison, fidèle au poste, attendant que je passe et qu'il m'emboite le pas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire