Bienvenue

Voici la chronique d'une ferme écologique. Je souhaite y partager mes expériences et mes attentes... Pour une décroissance durable!
On pourra comprendre les choix,orientés par le soucis d'un impact moindre sur l'environnement à travers la description et l'explication des différentes réalisations et installations comme:
les bassins filtrants pour les eaux grises, la fabrication de toilettes sèches , la construction d'un four à pain (coût de la construction du four : O,OO€) ou la récupération des eaux de pluie. D'autres projets sont en cours ou encore à réaliser. Parmi ces derniers, la construction d'une "casetta"(petite maison) avec comme objectif l'utilisation maximum de matériaux prélevés directement sur le site

La ferme écologique de Sajabicu

la ferme écologique de Sajabicu se trouve à mi chemin entre le village de Penta di Casinca et les ruines du village médiéval de Sajabicu ou San ghjacumu.
Son objectif, outre de respecter et préserver l'environnement, est de faire connaître autant que possible l'essentiel des domaines qui relèvent de l'écologie. Ce qui signifie que je ne serai jamais "agriculteur" ou "chef d'exploitation agricole" ou je ne sais quel autre terme mercantile. Je ne souhaite pas cautionner ce qui a détruit la paysannerie .

jeudi 30 décembre 2010

Le pied à l'étrier

Sans la proposition d'un cousin, nous étions sur le point d'abandonner notre quête de terrain. Bien des années avant, nous avons cherché un endroit pour nous "poser", et essuyé bien des échecs avant qu'un beau jour, notre cousin nous propose quelques parcelles héritées de son père. "Cela vous permettra de mettre le pied à l'étrier". Il ne croyait pas si bien dire! Ensuite, tout c'est débloqué avec une facilité déconcertante. Un ami du village nous céda peu après les parcelles manquantes pour avoir la surface minimum d'installation (S.M.I.). Alors que nous nous acharnions à chercher un terrain, souvent déçus après un refus et de nombreux mois d'attente dans l'espoir,c'est au moment où nous cherchions le moins que c'est arrivé. Depuis ce jour, je ne cherche plus rien. J'ai compris que les événements comme les objets ont une place sur le chemin qui n'est pas toujours celle que l'on désire intensément. En ne cherchant pas, j'ai trouvé de nombreuses choses dont j'avais besoin.
Il ne sert pas à rien de s'entêter à chercher. Il en est d'un outil comme d'une cause.

mercredi 22 décembre 2010

Des murs de briques.

La brique alvéolée en terre cuite est un des matériaux les plus facile à mettre en oeuvre. Comme pour toute construction, c'est le premier rang (et avant lui l'arase) qui détermine la cohérence de l'ensemble. Comme avec les murs de pierre, c'est l'horizontalité en tous sens des briques qu'il convient de chercher. Bien posée, ce type de brique donne aussi la verticalité sans laquelle aucun matériau normal ne peut tenir en équilibre. Car il s'agit bien d'un équilibre de forces comme pour la colonne vertébrale d'un humain qui à besoin de verticalité (ne pas confondre rectitude et rigidité, tout ce qui est trop dur est fragile parce que cassant). Les rangs de briques sont collés les uns sur les autres en respectant le croisement comme il se doit.
En mettant bout à bout toutes les journées de travail, le gros oeuvre est sorti de terre en quelques semaines. Une masse rougeoyante s'élevait au milieu du maquis, au coucher du soleil qui, éclairant la façade ouest, faisait un véritable spot... Ce qui ne manqua pas d'intriguer les habitants du village situé un peu plus au nord et dominant le site d'une bonne centaine de mètres supplémentaires.

mardi 21 décembre 2010

Le chemin, suite (2)

Plus haut, se trouvait les ruines d'un village, longuement habité, puis délaissé peu à peu . Certains récits racontent que c'était suite à des représailles des Gênois. Cette île paradisiaque a toujours fait des convoitises entrainant de multiples conquêtes. Aucune n'est jamais parvenu à soumettre son peuple autochtone. Il ne reste aujourd'hui de ce village qu'une partie de l'abside de la chapelle, sur un mètre de haut. De là, on peut voir un bon morceau du Nord Est de l'île. Côté mer, les îles Italiennes et même, les côtes Ouest de la botte, quand l'air est dégagé. Côté Montagne, Le Mont San'Anghjuli, le "mont de tous les Saints". Un peu plus au sud, le San Pedrone. En suivant les sommets vers le nord, la vue se prolonge Jusqu'au Cap. Et depuis quelques temps, on peut aussi voir notre maison, à mi-chemin entre ces ruines et le village de Penta di Casinca. Reposée sur un poghju, elle semble être là depuis toujours. Souvent les visiteurs pensent que c'est une vieille bâtisse retapée.

samedi 18 décembre 2010

Histoire d'un chemin, suite...

Nul ne sait d'où partait ce chemin, mais combien de pieds l'avaient foulé avant que de vrais arbres lui poussent au milieu? Toujours là malgré tout, après des décennies. En observant par endroits les pierres qu'avec le temps les racines et plus tard les animaux avaient déplacé, on pouvait comprendre , dans la saignée ouverte, pourquoi tous ces murs étaient si solides . Alors qu'aucun ciment ne venait les tenir, leur ensemble aurait pu faire fi du temps, pour peu que d'autres mains qui les avaient construit en prenne la relève. Comme le dit souvent un ami, il faut chercher l'horizontalité. Chaque pierre est d'aplomb. Assez souvent, une plus longue sert de clé, comme posée en travers des autres et va se lier avec le fond du mur, entourée par les gravats qui drainent l'ensemble. Combien de kilomètres de pierres empilées sillonnent ce pays?
Un peu plus haut, en suivant le chemin on croise la route par laquelle il faut à peine moins de temps en voiture pour se rendre au village. Du coup, son utilité reste tout à fait relative. En effet, si la distance et le temps passent leur existence à ne pas s'accorder cela rend la vie impossible. Pourquoi avoir fait des routes si ce n'est pour raccourcir le temps tout en augmentant les distances? Quelle folie que de vouloir raccourcir quelque chose qui n'a aucune matérialité?

mardi 14 décembre 2010

Histoire d'un chemin.

A cette époque,dans les villages, quand c'était l'heure de goûter, si un enfant n'était pas chez lui à ce moment là, il y avait toujours quelqu'un pour le faire manger. A cette époque, on ne fermait jamais la porte à clef, quand il y en avait une. On avait confiance. Quelque fois,on ajoutait une assiette à l'heure des repas, on ne sait jamais. Il y en avait toujours assez pour partager. Le grand père se levait parfois la nuit parce que c'était son tour pour l'eau. Il aimait bien ces moments de paix avant le calme, puis l'éveil du village. Chaque famille avait au moins une ou deux chèvres, un cochon ,un âne ou une mule et quelques poules. Le matin, on laissait sortir les "cabrettes" qui allaient retrouver leurs copines sur la place du village. Le berger les gardait jusqu'au soir. Elles rentraient toutes seules à la maison. L'argent était l'ultime recours à des valeurs trop différentes pour être échangées. Tout comme le médecin, quand, par trop d'abus ou par accident, la médecine populaire traditionnelle n'avait pas suffit. Si ça se trouve, l'argent servait à payer le docteur, c'est à dire dans des situations graves. Il ne fallait pas beaucoup pour conclure que l'argent ne servait à rien. A cette époque, il y avait un Chemin qui montait vers le San'Anghjuli" le mont de tous les saints! On y circulait à l'aise, entretenu qu'il était par le passage quotidien de tout un chacun. Il y avait ce chemin qui montait...

jeudi 9 décembre 2010

la première pierre.

Après avoir tracé et creusé les fondations de la maison, je dois dire à présent "notre maison" car nombreuses furent les mains qui l'ont aidé à s'ériger en dehors de ma meilleure amie, et de nos deux filles, j'ai raccordé tous les fers à béton qu'on appelle couramment des longrines à la terre avec un fil de cuivre entortillé en plusieurs endroit pour terminer enfoncé de plusieurs centimètres dans le fond des "fouilles". Intéressés par la géobiologie, nous nous sommes informés sur la question quelques temps au par avant. C'est dans un des ouvrages alors compulsé que le conseil était donné dans ce cas de figure. On pouvait donc couler les fondations et, quelques jours après,commencer les murs. Le Maçon (oui je sais je met une majuscule à maçon, pour accentuer l'importance de ce personnage si sympathique ) m'a proposé de poser la première brique et je revois encore l'instant, comme ponctuant mon existence avant de continuer cette drôle d'aventure qu'est la vie. On ne peut pas ponctuer sans "faire le point". Outre des choses qui me sont intimes, je retraçais dans mon esprit l'histoire d'un chemin...

vendredi 26 novembre 2010

Le choix d'un lieu... suite

L'emplacement de la maison c'est imposé de lui même. Dès les tout premiers moments de débroussaillage du terrain, une souche de châtaignier m'a servi d'abris. J'ignorais alors l'aspect du terrain tel qu'il serait une fois dégagé, mais je sentais que l'emplacement n'était pas très loin de mon abris. J'avais tout loisir lors de mes poses café de me laisser imprégner par l'ambiance du lieu. Jour après jour, alors que cette partie du terrain se découvrait, l'impression première se confirmait. Assez souvent, j'allais observer l'ensemble depuis le point le plus haut du terrain. J'ai attendu que passent équinoxes et solstices. Un 21 Décembre, j'attendais que se couche le soleil pour que ses derniers rayons, tels des doigts pointés là, m'indiquent où ils se posaient. Je savais à quel endroit, au moment où les jours sont les plus courts, nous aurions le plus de lumière. C'était tellement simple que j'en rigole encore! Il suffisait d'attendre. Quand à l'orientation, c'est la boussole qui m'a permis d'orienter la maison dans l'axe nord-sud, la façade principale recevant le sud. Aujourd'hui,il y a dans le mur du cellier dont la face est à l'est, un trou d'aération d'une dizaine de centimètres de diamètre. Le jour de l'équinoxe de printemps, le soleil levant passe juste par ce petit trou pour dessiner un beau cercle rouge à l'intérieur du cellier... Magique!

dimanche 21 novembre 2010

Le choix du lieu, où sera la maison...

Le choix de l'emplacement de la maison est le résultat de plusieurs paramètres dont le premier est l'intuition.

lundi 8 novembre 2010

Retour dans la cabane...

Je crois qu'après se nourrir, disposer d'un habitat est un réel besoin. Dès que cela a été possible, j'ai construit cette cabane dont je rêvais depuis longtemps. C'est peut-être un truc de garçon. Toujours est-il que la première nuit passée dans ma première maison, si petite et sommaire soit elle, m'est parue comme un aboutissement. J'éprouvais un sentiment de plénitude rare, réalisant qu'il suffit de peu. Pour reprendre un joli mot de Pierre Rabhi: "La sobriété heureuse". Depuis l'intérieur de ma maisonnette, je pouvais contempler le spectacle souvent époustouflant de la nature qui changeait au fil du temps. Je ne manquais de rien. La seule chose dont on peut vraiment manquer c'est l'humanité. Ainsi la solitude peut ressembler à l'isolement et un maison, si dorée soit elle peut devenir aussi une prison. J'ai très vite compris que mon bonheur est du en partie au partage.

vendredi 29 octobre 2010

Retour dans le présent...

En reprenant les notes de mes carnets, je retrouve les étapes principales de la construction de la maison. Le chantier à commencé en Février 2002 et, comme pour la plupart des maisons, ne finira pas de si tôt. Pourtant nous y habitons dans un confort insolent comparé à bien des bâtisses. Aujourd'hui, je m'occupe de l'isolation de la toiture qui devait être améliorée, surtout depuis que les lauzes ont été déposées pour laisser place à des panneaux photovoltaïques qui ne font que produire de l'électricité et ne jouent aucun rôle isolant. Les briques de terre cuite qui constituent les murs de la maison font 37 centimètres d'épaisseur. Il faut quand même préciser que, même si les matériaux utilisés sont des matériaux écologiques ils ne le sont qu'à compter du moment où ils sont posés. La fabrication de briques type monomur nécessite beaucoup d'énergie et que dire de leurs transports?
Une fois de plus on constate que l'éco construction, ne se borne pas à l'utilisation de matériaux sains. Elle doit aussi prendre en compte la mise en oeuvre, et le recours à l'entraide, pratiqué naturellement par les anciens, semble être la formule la mieux appropriée si on souhaite éviter un surcoût dans la réalisation d'une maison. Cela n'enlève rien aux qualités humaines du maçon avec qui nous avons partagé nos repas tout au long du chantier et qui est devenu un ami.

jeudi 14 octobre 2010

Une rencontre

Retour sur le terrain quelques années en arrière... j'ai habité dans la cabane dès qu'il s'est agit de commencer les travaux de la maison. Je ne peux pas parler de tout cela sans parler de celui que la providence à placé sur nos chemins. J'étais en train de bricoler je ne sais plus quoi quand j'aperçois par la fenêtre, au milieu de la piste, un bonhomme coiffé d'un chapeau de feutre . De toute évidence, il appelait des animaux. Cela faisait déjà quelque temps que la cabane était terminée, le poêle à bois ronronnait , signalant ainsi ma présence sur le terrain. Il faut imaginer que quelques années plus tôt, le terrain était livré au maquis. Seuls quelques chasseurs ou éleveurs passaient par là. Ils y étaient un peu chez eux et ma présence ne manquait pas d'exciter la curiosité. Tout aussi curieux, je décidais d'aller à la rencontre de cet homme qui continuait d'appeler ses bêtes. Il arrivait de temps en temps que des vaches passent la nuit dans le pré que j'avais dégagé de ses ronces et fougères. Je les découvrais en me levant, au petit matin, puis elles continuaient leur circuit, remontant la piste. C'est justement dans cette direction qu'appelait l'éleveur. Je m'approchais de lui puis, après les présentations d'usage, je lui demandais si c'étaient ses vaches qui venaient par ici régulièrement. Au lieu de me répondre directement, il me demanda pourquoi, ce à quoi je répondis que cela m'arrangeait, car j'avais remarqué que ça me facilitait le travail. Il faut savoir qu'habituellement, les animaux qui divaguent sont source de conflit. Ce devait être la première fois qu'il rencontrait quelqu'un satisfait de cette situation. J'ai vu son visage s'éclairer et je lui proposais un café. En dehors de mes proches, c'était la première personne à entrer chez moi, dans ma cabane. Aujourd'hui, c'est un ami et c'est aussi grâce à lui que je me sens chez moi dans un pays qui n'était pas le mien. Tous les "sans patrie"comprendront combien on peut être reconnaissant envers ceux qui font plus que nous ouvrir leur coeur. Ils nous ouvrent aussi toutes grandes les portes de leur culture et cela n'a pas de prix...

mercredi 13 octobre 2010

Mille excuses!

Bonjour, c'est grâce aux conseils avisés d'un ami (voir coquillages crustacés) que j'ai créé ce blog... Je ne maitrise pas très bien toutes les applications et viens de découvrir un commentaire de C.Vincenti, originaire de Casalta. Je le prie de m'excuser d'être resté muet si longtemps.

samedi 2 octobre 2010

le projet de Colibris 2B

Il n'a pas fallu très longtemps pour comprendre que la souveraineté alimentaire, suggérée par Pierre Rabhi était une évidence. La Corse est aujourd'hui presque totalement dépendante du continent (et ce, à plus d'un titre). Il suffit qu'une petite grève affecte les transports, et, il faut bien le reconnaître, nous serions dans de beaux draps! Cette réalité affirme d'autant la nécessité de tendre vers une autosuffisance alimentaire. Aussi simple que soit l'idée, cela implique que nous devons avoir une approche holistique des choses: Sans maraîchers, pas de légumes, sans formation, pas de maraîchers, sans terrains pas de cultures etc. Tout le monde n'a pas la chance de disposer d'un bout de terre pour y cultiver son jardin. La nécessité de raccourcir les circuits de distribution nous incite également à imaginer la question des transports autrement. La notion de territoire joue ici un rôle important. De nombreuse initiatives qui vont dans le même sens existent déjà, et nous entendons bien nous en inspirer . Il faudra également ouvrir le cercle à toute personne pouvant nous aider ou ayant besoin d'une aide. Nombreux sont les domaines concernés par ce projet. Ils seront abordés en temps voulu. Pour le moment, notre petit groupe commence a prendre corps...

samedi 25 septembre 2010

Colibris,naissance d'un groupe

Ce Samedi 25 Septembre, se déroulait la seconde réunion du groupe Colibris 2B. Bien qu'étant référencés dans le site du mouvement Colibris, on peut parler de gestation, dans la mesure où, il est nécessaire de bien définir de quelle façon nous voulons fonctionner, quels seront les outils que nous allons utiliser pour travailler. La volonté de fonctionner en réseau est le fil conducteur, ce qui implique une participation de chacun et permet aussi de prendre en compte les aspirations de tous.

samedi 18 septembre 2010

La cabane...

Après avoir arpenté le terrain en toutes directions, un emplacement c'est imposé tout seul. Aidé d'un ami, un léger terrassement de propreté à permis de dégager une surface d'une quinzaine de mètres carrés. Nous avons ensuite bâti quatre piliers de hauteur différente (à cause de la pente) pour que leurs sommets soient au même niveau. Ces quatre supports ne sont pas très hauts, entre vingt et quatre-vingt centimètres selon leur position. Réalisés avec des moellons de ciment récupérés, ils permettront de supporter toute la structure grâce à quatre pièces en inox, intermédiaires nécessaire pour éviter tout contact des poteaux de bois avec leur support (bien qu'il y ait des termites dans le sol du terrain, le fait qu'il y ait de l'air et de la lumière entre la base des poteaux et leur support préserve l'édifice de ces insectes xylophages). L'ossature étant composée d'une pergola déplacée, il suffisait de rigidifier l'ensemble avec quelques planches en diagonale pour pouvoir poser les quatre cloisons. Au par avant des traverses horizontales définissent l'emplacement de la porte et des trois fenêtres. Les cloisons sont réalisées en clouant des planches de coffrage verticalement et en quinconce. On commence par clouer sur l'ossature deux planches sur le même plan, mais espacées de la largeur d'une troisième qui les recouvrira de deux à trois centimètres de chaque côté. Vu de dessus, on constate un alignement "en quinconce". Les photos que j'ai retrouvées et qui ne sont pas encore scannées mettent en évidence les différentes étapes de cette construction...

lundi 6 septembre 2010

Chronologie...

Depuis des années j'ai pris l'habitude de noter des tas de choses dans des petits carnets à couverture cartonnée. Ce n'est pas vraiment un journal, car il y a aussi bien des croquis que quelques calculs, des adresses ou le temps qu'il fait etc. D'autre part les notes de mes carnets ne sont pas tenues de façon régulières. Quelquefois, je cessais d'en "noircir" les pages plusieurs semaines durant. Cependant ils me permettent d'établir une chronologie des évènements. Pour les périodes manquantes, je fais appel à ma mémoire. Les premières notes concernant vraiment les premiers coups de serpes commencent avec ce siècle, en l'an 2000. A la relecture, je m'aperçois que les pages ne sont pas seulement nourries de faits, mais aussi de pensées, poèmes ou réflexions qui ponctuent mes travaux ou quelquefois certaines mésaventures. Il me semble intéressant d'en exposer quelques uns. L'ai-je peut-être déjà dit? Ce n'est pas vraiment moi qui débroussaillais le terrain mais plutôt lui qui me débroussaillait...


samedi 28 août 2010

Atelier Colibris, suite

Pendant cette journée, nous avons abordé plusieurs sujets dont la question de l'autosuffisance alimentaire. Vaste programme, surtout sur une île qui dépend quasi totalement du continent. Pourtant, la Corse a montré par son passé que non seulement, elle en était capable, mais aussi, et c'est très important, qu'à l'époque peu lointaine où les "anciens" vivaient quasiment en autarcie, la population de la Corse comptait bien plus d'habitants qu'aujourd'hui. Si la possibilité de recouvrer notre autonomie alimentaire est bien réelle, Il faut bien se rendre à l'évidence que la situation actuelle ne favorise en rien ce souhait. En effet, la demande de produits sains, de préférence biologiques et aussi, c'est très important, de proximité est en constante augmentation, alors que les terres cultivables diminuent comme" peau de chagrin" au profit de la pression spéculative. Les candidats à l'installation agricole peinent à trouver ne serait-ce que des locations certifiées par un bail, ce qui rend l'offre déficitaire. L'indivision et les mentalités (on a du mal à se démunir d'un bien de famille, parfois seul lien ténu avec un passé ) aggravent cette situation. Une des solution serait peut-être la fameuse reconquête de l'intérieur si chère à tant d'individus . Pour l'instant, la spéculation immobilière s'intéresse surtout aux "zones de bronzage les pieds dans l'eau". Le piémont et les terrasses présentent encore des possibilités, d'autant que les techniques de travail du sol (labour, motoculteurs, bêchage etc) ont tendance à abîmer le sol et à diminuer la fécondité de la terre. Le fait qu'une parcelle ne soit pas mécanisable n'est donc plus un obstacle.

lundi 23 août 2010

ça c'est passé hier

Petite parenthèse dans la chronologie de notre aventure:
Hier, dimanche 22 Août, nous étions une trentaine d'individus à partager notre repas, nos discutions et quelques (trop rares) décisions, dans le cadre d'un atelier Colibris.
les ateliers Colibris sont des moments pendant lesquels les participants s'attachent à prolonger les propositions de Pierre Rabhi (mouvement pour la terre et l'humanisme, voir sur le net), à savoir redonner à chacun le pouvoir d'agir à son échelle. Vaste programme! cela peut se traduire par une série de mesures, plutôt réaliste dans la plupart des cas, dont une des principales est la possibilité d'être autonome d'un point de vue alimentaire. (Mais il vaut mieux consulter le site de P. Rabhi pour avoir une idée plus précise de tout cela, sans compter que ce type a une façon de présenter les choses avec une simplicité et une sérénité qui ne peut que vous toucher. Donc, journée sympathique autour d'une mérendella (sorte de picnic convivial et joyeux local). Une suite sera donnée à cet évennement...

samedi 14 août 2010

Quelques démarches administratives

Bien des mois se sont écoulés avant de pouvoir déposer le permis de construire. Au par avant il était nécessaire de demander une modification du P.O.S (plan d'occupation des sols), car, si mon statut d'agriculteur m'autorise à construire une habitation et des bâtiments de "fonctions", encore faut-il que les terres soient agricoles. Ce n'était pas le cas, le terrain étant situé au milieu d'une zone classée "naturelle". Sans le soutien du maire le projet n'aurait jamais abouti. De mon côté j'avais argumenté le fait que notre présence en ce lieu n'aurait aucune conséquence néfaste sur l'environnement. D'autre part, le caractère autonome d'une habitation écologique n'entraine pas d'installations coûteuses pour la commune: aucun besoin de raccordement à un quelconque système collectif d'assainissement. l'avantage des toilettes sèches et des bassins de phyto-épuration supprime tous risques sanitaires. Enfin, le nettoyage et l'entretien du terrain crée un espace tampon par rapport aux incendies, (et une présence humaine ralentit les ardeurs des incendiaires) .
Le problème des incendies est très simple: le feu ne passe que sur des terres abandonnées.
Il faut également ajouter qu'à terme, le "trop plein" cumulé des eaux assainies par les bassins et des eaux de pluies collectées profitera au voisinage situé en aval, car l'eau ne manque pas, elle est seulement mal gérée.

vendredi 6 août 2010

Notre présence en un lieu donné a forcément des conséquences sur ce lieu. Le simple fait de couper l'herbe de façon répétée favorise certaines plantes... au détriment de celles qui les ont précédé.J'ai ainsi constaté qu'après avoir dégagé un coin de maquis les animaux ne tardaient pas à passer, rendant l'entretien du terrain plus aisé. Au fil du temps, je découvrais des évidences. N'ayant hérité d'aucune expérience, je devais apprendre sur le tas. J'apprenais également qu'on apprend vite, pour peu qu'on laisse une bonne part à l'observation , à la patience, et qu'on fasse confiance à son intuition.Paradoxalement, le temps que nous impose la patience nous fait gagner du temps.


jeudi 5 août 2010

J'ai fait plusieurs photos (argentiques) de la cabane en construction. Il ne reste plus qu'à les scanner pour qu'elle puissent être publiées sur ce blog. ...
Une fois hors d'eau et hors d'air (ou presque) l'aménager a été un jeu d'enfant. Le tuyau de fumées d'un petit poêle à bois traverse une des cloisons. A cet endroit, une bonne isolation est nécessaire.
Une gouttière récupère les eaux de pluies dans une citerne qui n'est autre qu'une vieille tonne* donnée par un ami berger. Cela me permettra d'avoir une certaine autonomie en eau domestique mais non potable. Car j'habiterai dans ma cabane plusieurs mois durant. Mais je n'en suis pas encore là. En attendant, elle remplace avantageusement l'abri précaire que j'avais "bidouillé" dans une souche de châtaignier.
*La tonne est une citerne sur roue, destinée à porter de l'eau d'une pâture à l'autre, sa capacité était de mille litres en moyenne, d'où le nom.

vendredi 30 juillet 2010

cabane suite

Mises à part les fenêtres et une partie de l'unique porte, toute la cabane est en planches de Pin Larriciu: les murs sont constitués de planches posées verticalement, et se chevauchant bord à bord de deux à trois centimètres. La toiture est couverte de bardeaux de soixante centimètres de long, sciés dans les planches de coffrage également. Chaque bardeau est recouvert aux deux tiers dans le sens de la pente du toit, et de moitié dans l'autre sens. Le plancher est posé en dernier.

lundi 26 juillet 2010

Au bout de plusieurs mois de démaquisage, je commençai à mieux connaître le terrain. Les ronces me blessaient moins, et ma technique s'améliorait. Peu à peu je découvrais la topographie du lieu, observant les conséquences des intempéries ou la course du soleil. Ainsi , après avoir attendu que passent les solstices, les emplacements des futurs bâtiments s'imposaient d'eux-même. Je savais où se poseraient les derniers rayons de soleil au plus court de l'hiver. Dès que cela fût possible, je commençai la construction de ma cabane.
Sur quatre petits pilotis, je posai une pergola que j'avais construite au par avant, puis démontée pour la déplacer jusqu'au terrain. Il suffirait de réhausser un côté pour avoir la pente nécessaire pour une toiture. A présent, j'avais une ossature délimitant un espace d'une douzaine de mètres carré...

samedi 17 juillet 2010

Couvert végétal

Il est difficile d'imaginer que le terrain avait été entretenu bien des années au par avant. Quelques rejets de châtaigniers sur des souches plus anciennes noircies par des incendies, beaucoup d'arbousiers, des chênes verts, des genêts et de la bruyère, présentent le principal échantillon du couvert végétal dont je souhaite conserver les plus beaux spécimens. L'inventaire de toute la flore qui côtoie ces arbustes ferait le bonheur de plus d'un botaniste. La fougère a colonisé les espaces les plus dégagés,mais c'est surtout avec les ronciers que je vais commencer par me battre. J'ai constaté que leur présence était facilitée par la chute de branches ou d'arbres morts. Il me faudra un certain temps pour apprivoiser les ronces... Autre constat: ma seule présence sur le terrain modifie cette flore si diversifiée, et favorise la venue d'animaux.
Il faut préciser que "les animaux divaguant" semble être la règle en Corse. C'est un véritable problème, partie visible d'un iceberg composé d'exode rural, d'indivision, de subventions de tous poils, et d'une nature généreuse, capable de nourrir tant d'êtres vivants. Les animaux ne savent pas où commence une propriété. On ne peut en aucun cas les tenir pour responsable.

mardi 13 juillet 2010

Commencer...

La découverte d'un terrain abandonné au maquis depuis de nombreuses années est une expérience inoubliable. Jusqu'alors, seuls les sangliers pouvaient passer au milieu de toutes ces ronces et de la concentration des arbustes, serrés les uns aux autres entre quelques châtaigniers. C'est à quatre pattes que je progressais pour arriver jusqu'à une souche de châtaignier,suffisamment creuse pour que je puisse m'y lover confortablement. Elle était hérissée en son pourtour de plusieurs rejets d'une quinzaine de centimètres de diamètre chacun.
Cette souche deviendra mon premier abris autour duquel je commençais à défricher le terrain.
Au commencement, il y avait le maquis ... des premiers coups de serpe à aujourd'hui, nombreuses les aventures ont jalonné mon parcours... En défrichant le terrain, je pense avoir aussi défriché ma tête.

samedi 3 juillet 2010

Sajabicu est le nom que nous avons donné à notre ferme écologique. Nous y organisons des journées thématiques comme :
-la gestion écologique de l'eau
-l'écoconstruction et les écomatériaux
-la cuisine des plantes sauvages commestibles et la cuisine de produits biologiques
-etc...