Bienvenue

Voici la chronique d'une ferme écologique. Je souhaite y partager mes expériences et mes attentes... Pour une décroissance durable!
On pourra comprendre les choix,orientés par le soucis d'un impact moindre sur l'environnement à travers la description et l'explication des différentes réalisations et installations comme:
les bassins filtrants pour les eaux grises, la fabrication de toilettes sèches , la construction d'un four à pain (coût de la construction du four : O,OO€) ou la récupération des eaux de pluie. D'autres projets sont en cours ou encore à réaliser. Parmi ces derniers, la construction d'une "casetta"(petite maison) avec comme objectif l'utilisation maximum de matériaux prélevés directement sur le site

La ferme écologique de Sajabicu

la ferme écologique de Sajabicu se trouve à mi chemin entre le village de Penta di Casinca et les ruines du village médiéval de Sajabicu ou San ghjacumu.
Son objectif, outre de respecter et préserver l'environnement, est de faire connaître autant que possible l'essentiel des domaines qui relèvent de l'écologie. Ce qui signifie que je ne serai jamais "agriculteur" ou "chef d'exploitation agricole" ou je ne sais quel autre terme mercantile. Je ne souhaite pas cautionner ce qui a détruit la paysannerie .

mardi 3 mai 2011

Herbes et fleurs comestibles

L'utilisation des plantes "sauvages" comestibles a toujours fait partie de la cuisine traditionnelle. En Corse, cette pratique est toujours d'actualité, particulièrement lors de fêtes religieuses comme le "catenaggiu" (équivalent du chemin de croix) où un inconnu joue le rôle du pénitent cagoulé, tirant une lourde croix à travers le village avant d'être crucifié. Pour cette occasion, tout le village participe, notamment en préparant des beignets aux herbes réalisés avec treize plantes sauvages différentes, et qui sont proposés à toutes personnes qui passent dans les maisons.
Il n'est pas rare non plus de voir des personnes cueillant les herbes sur le bord des routes ou dans le maquis.
Pour permettre de découvrir cette pratique ancestrale, nous avons accueilli une trentaine de personnes lors d'une belle Journée ensoleillée.
Dès l'arrivée des participants, Nous avons préparé la pâte à pain destinée à la confection de tartes aux herbes. Pendant que doucement, levait la pâte, nous sommes allés nous promener alentour sur le terrain, cueillant de ci de là les herbes nécessaires pour le repas de la mi journée et la soupe aux herbes du soir. De retour de la ballade orchestrée par Francesca, les plantes ont été nettoyées, puis une partie à servi à réaliser les tartes cuites dans notre four à pain. Au menu: Beignets aux herbes préparés par Michèle et Magali, Salade de pissenlit, fleurs sauvages et autres herbes et les délicieuses tartes tout juste sorties du four.
L'après midi a été consacrée à une nouvelle promenade jusqu'aux ruines de l'ancien village de Sajabicu (qui à donné son nom à notre lieu de vie et qui domine toute la Casinca), pendant que, dans un chaudron de cuivre suspendu au dessus d'un brasero, mijotait la soupe aux herbes à laquelle avait été ajouté quelques haricots secs , quatre ou cinq pommes de terre, et un poignée de pâtes.
Parmi les herbes récoltées on peut citer:
Le plantain, Le pissenlit, la bourrache, l'achillée millefeuilles (en corse: "arba santa"), le laiteron, l'ail triangulaire, l'ortie, l'origan, la chicorée, la ravenelle, le poireau sauvage, la petite oseille, la blette sauvage, la mauve, le trèfle, les pétales de rose, le thym, la menthe et la nepeta (prononcer "nèbidà") qui est une cousine de la marjolaine.


samedi 16 avril 2011

Four à pain, suite et fin

Avant de cuire les premiers pains, il convient de procéder à une chauffe progressive pendant deux ou trois jours de suite. Cela évitera les risques de fissures.
En dehors du four,on commence par faire un feu dont on récupèrera les braises qui seront ensuite déposées sur la sole, ce qui permet de commencer une chauffe douce sans flammes. On renouvelle plusieurs fois l'opération avec des braises.
Puis on pourra commencer à mettre du petit bois pour faire une première flambée "légère".
Les jours suivants, on augmentera progressivement la quantité de bois jusqu'à ce que l'on puisse faire chauffer le four "à blanc".
Cette chauffe à pour conséquence de "vitrifier" le sable de la première couche de la voûte. Il faudra cependant éviter de racler cette voûte quand on introduit les branches, car elles risqueraient d'effriter le plafond.
Quand j'ai réalisé ce four avec quelques amis, j'ai respecté les proportions données par le site internet où j'ai trouvé les plans et les explications. Ce site s'appelle: " on peut le faire, ils l'ont fait".
Depuis, j'utilise le four pour toutes sortes de cuissons. Le pain, évidemment, mais aussi toutes espèces de tartes, de gratins, de soupes, ainsi que les "migliacci" (prononcer m-iàtchi) qui sont des sortes de galettes de fromage frais avec un peu de farine, et que l'on dépose sur un assemblage de feuilles de châtaignier pour les faire cuire.
On peut également utiliser tous les degrés du four comme s'était le cas dans les temps pour améliorer le séchage des figues qui étaient déposées dans le four encore tiède une fois toutes les autres cuissons terminées.

samedi 26 mars 2011

Un four à pain...

La seconde couche, d'une dizaine de centimètres d'épaisseur, est constitué d'un mélange en parts égales (au pifomètre) de terre franche bien argileuse et de fougères broyées. Le mélange se fait à la fourche et ne doit pas être trop mouillé pour éviter les fissures au séchage. Cette couche apportera de l'inertie à la structure. La troisième couche est également réalisée avec le même mélange terre/ fougère, mais il faut augmenter la proportion de fougère (environ un tiers de terre pour deux tiers de fougères). Cette couche assurera l'isolation du four.
L'ouverture du four est réalisée avec des briques de terre réfractaire de récupération, la porte est découpée dans une plaque de tôle épaisse.
Il faudra attendre une bonne quinzaine de jours à la belle saison, pour commencer à vider le four de son moule de sable. On peut aisément voir à quel moment il faut arrêter de "creuser" dès qu'apparaissent les bandelettes de papier qui brûleront dès les premières flambées. Une fois le four vidé de tout le sable, il faudra encore attendre plusieurs jours afin que l'intérieur de la voûte puisse sécher lentement. La précipitation peut entrainer des dégâts ennuyeux à réparer.

mercredi 9 mars 2011

Construction d'un four à pain en terre, sable et fougères

Avoir un four à pain est une source de plaisirs dont bien des gens se passent faute de moyens... Sauf quand on le fait sois même avec des matériaux de récupération et ce que l'on trouve sur place.
Avant la construction du four, il convient de faire le support. Dans notre cas, un cylindre de pierres dont le diamètre est légèrement supérieur à celui du four et à bonne hauteur à fait l'affaire. J'ai récupéré de vieilles dalles de brique réfractaire pour faire la sole (10 cm d'épaisseur).
Ensuite, nous avons posé sur la sole un tas de sable humide, auquel nous avons donné la forme de la voûte avec un gabarit découpé dans une planche de contreplaqué.
Puis des bandelettes de papier journal mouillé ont recouvert ce dôme de sable. Cette précaution présente l'avantage d'éviter que la première couche de mélange terre/sable adhère au dôme.
Ce qui sera la porte du four ressemble à un cylindre, bâti en sable également et recouvert lui aussi de bandelettes.
On recouvre l'ensemble (dôme et porte) d'une couche d'environ 10 cm d'épaisseur d'un mélange composé de 4 pelles de sable pour une pelle de terre bien argileuse, prélevée en dessous de la couche de terre arable afin qu'il n'y ait pas de matières organiques et de graines d'herbes. Ce mélange doit avoir la consistance d'une pâte à modeler pas trop humide pour éviter les fissures lors du séchage. Si on ne dispose pas d'assez de temps pour les couches suivantes, il faut faire quelques stries sur le dôme. Elles faciliterons la liaison lors de la reprise des opérations...

chronologie

Fin Juillet 2003: Début de la pose des parquets en pins. la séparation entre le rez de chaussée et l'étage est un "sandwich" composé d'un premier parquet recouvert de chevrons espacés entre lesquels on déverse des copeaux de liège, puis un second parquet recouvre l'ensemble.
Décembre 2003: Les murs de la maison sont imbibés par des pluies incessantes
Février 2004: début des enduits de façade à la chaux.
Avril 2004: Pose des limons de l'escalier qui sont faits en frêne,comme la porte d'entrée.
Mai 2004: je termine l'escalier. Les marches sont en châtaignier et les contre marches en pin Laricciu.
Un second forage nous donne de l'eau, contredisant les conclusions de l'expert.
Juin 2004: après trois années d'attente depuis notre demande, EDF nous raccorde enfin au réseau.
Juillet 2004: installation d'une pompe immergée, l'eau arrive à la maison pure et fraîche.
Août 2004: nous aménageons dans notre maison.
13 Août 2004: Nous avons pris notre premier bain dans la piscine gonflable.

Chronologie...

Août 2002: les retards de livraison des planches en châtaignier, m'empêchent de terminer le platelage de la toiture.
Mi Août 2002: début de la couvertures en lauzes.
2 Octobre 2002: toute la maison est couverte.
Novembre 2002: nous décidons de remplacer la dalle en béton de chanvre par un plancher flottant en bois, je dois décaisser tout le rez de chaussée sur 50 cm d'épaisseur en moyenne.
Janvier 2003: il n'y a pas assez de place pour les appuis de fenêtres, la base des tableaux est découpée à la disqueuse.
Fin Janvier 2003: pose des fenêtres fenestrons et portes fenêtres. Le décaissage est terminé.
Mars 2003: cloisosns salle de bains du rez de chaussée et de la cage d'escalier.
12 Mars 2003: le forage ne donne rien malgré ses 65m de profondeur.
17 Mars 2003: venue d'un hydrogéologue qui nous affirme qu'il n'y a aucune chance d'avoir de l'eau sur le site. La plomberie et l'electricité sont terminés depuis le début de l'année.
Mai 2003: nous envisageons de construire une citerne pour recueillir les eaux de pluie. Bien que le terrain soit en partie traversé par une canalisation, aucune autorisation de se brancher dessus. La conduite ne dépend pas de notre village.
Juin 2003: les plâtres sont faits en quinze jours. Il m'a fallu aller chercher l'eau en contrebas du village avec une petite citerne posée à l'arrière de la camionnette( parfois deux fois par jour).

lundi 7 mars 2011

Chronologie...

25 Février 2002: Pose des longrines dans les fouilles. Les fondations seront "coulées" quelques jours plus tard. 24 Février 2011: Naissance de Mathis, notre petit fils!
Fin Mars 2002: Livraison des premières briques. Je m'installe dans la cabane pour une durée que je ne connais pas.
Avril 2002: Pose de la première brique. Il pleuvra la nuit suivante. Réveillé par le bruit des goûtes de pluie sur les bardeaux de la cabane, je sors en vitesse pour aller recouvrir les premiers rangs de briques pour éviter qu'elles ne se gorgent d'eau. La mampe de prorche entre les dents, j'essaie de poser des bâches sur le mur mais le vent qui s'est mis de la partie fait tout envoler et je dois poser des pierres sur les bâches pour les maintenir.
Fin Avril 2002, le chaînage (dernier rang de briques) du bloc sud ,comprenant la cuisine et le séjour dans une seule grande pièce juste séparée en son milieu par une arcade, est réalisé.
Juin 2002: Livraison des poutres en Châtaignier. Le bûcheron s'est moqué de moi et m'apporte quatre poutres de section ridicule pour l'usage qu'il leur est réservé. Je dois les refuser car elles ne correspondent pas à celles que j'avais vues à la scierie, et ce n'est pas sans mauvaise humeur que le bûcheron fait l'échange. Je me suis surpris moi-même à avoir osé demander cela. C'est grâce à cette parole d'un sage : "Si tu ne peux pas obtenir ce que tu désires, c'est commettre une erreur regrettable que d'accepter ce qui lui ressemble". Les Pignons sont terminés.
Mi Juillet 2002: Fin du gros oeuvre, la charpente est posée.

chronologie

J'ai fait un tri dans quelques notes pour établir une chronologie du chantier, grâce à mes petits carnets verts. Le fait de tenir un journal présente au moins un avantage: Si on prend la peine de noter la météo, on peut être étonné de constater que la mémoire est sélective. D'ailleurs cela semble vrai pour d'autre choses que la pluie et le beau temps.
-Fin de l'année 2000 donc. Début de la construction de la cabane qui sera terminée au printemps 2001.
-Juin 2001: l'emplacement de la maison et du hangar sont dégagés du maquis.
-Fin Juillet 2001: fiesta sur le terrain pour la Saint Jacques, patron du site. Pour cette occasion nous avons fait un petit pèlerinage sur les ruines de Sajabicu (San ghjacumu, en Français Saint Jacques). Quelques uns avaient un bâton de pèlerin. Arrivés devant l'abside de la chapelle (du moins ce qu'il en reste), J'ai déposé une coquille Saint Jacques, symbole des compagnons. C'est dans le même esprit que je souhaitais faire la maison à chaque fois que l'occasion se présenterait de partager le travail avec un artisan.
Janvier 2002: La neige a fait beaucoup de dégâts sur le terrain, brisant les arbousiers et les chênes verts. Je dois repasser un peu partout pour couper les branches cassées afin d'éviter que les ronces ne reprennent le dessus et que je retourne à la case départ.
Février 2002: on creuse les fondations de la maison. La roche n'est pas bien loin, les fouilles seront peu profondes mais assez larges. . .

jeudi 10 février 2011

Dans les gravats...

Finalement, nous avons choisi le plan "B"... Notre choix c'est arrêté sur un plancher en bois, suspendu par des étriers métalliques vissés dans la maçonnerie. Ce qui signifiait que je devais décaver la totalité de la surface de la maison pour laisser assez d'espace entre les poutres qui soutiendront le plancher et la terre battue.
C'est dans une brume pénétrante que je commençais à piocher dans les tas de gravats étendus que le maçon avait pris la peine de déverser.Une fois un espace suffisamment dégagé pour me contenir avec la brouette, j'entamais un travail long et pénible, répétitif. la hauteur des gravats mélangés à la terre dépassait par endroits les 40 centimètres. Je n'ai jamais pris la peine de calculer le cubage, mais cela représente un nombre impressionnant de brouettes. Le phénomène de foisonnement de la terre du à son oxygénation et son décompactage par le travail de la pelle et de la pioche faisait que le volume semblait augmenter au fur et à mesure que je vidais mes brouettes. Tel Sysiphe avec son rocher, je ne sais quelle peine je devais expier. Une fois encore, je réalisai à quel point ce n'était pas l'effort physique qui est pénible dans ce genre de travaux. Mais l'absence d'une autre personne. Pas une simple paire de bras, mais une humanité. J'aurai payé quelqu'un ne serait-ce que pour me regarder travailler tant la solitude était pesante, accentuée par cette presque nuit que la brume imposait depuis le premier coup de pioche.
Si je n'avais pas de courbatures. J'avais d'autres blessures à penser quand je rejoignais la chaleur du poêle dans la cabane.

Après la fête, (blues) Chanson de Charlélie Coutûre

Ya plus personne, la nappe en papier est toute déchirée, des couteaux en plastiques sur des assiettes en carton... C'est un peu avec la même nostalgie dans l'âme que je me trouvais après le départ des maçons. Leur présence sur le chantier ayant correspondu en grande partie à la période estivale, je n'avais en tête que ces moments de lumière et de partage dans le travail. Le gros oeuvre était achevé, la couverture en place, maçons et couvreur continuaient leur chemin ailleurs.
A présent, j'étais seul dans la bâtisse imposante par le volume que donne une maison sans plafond ni plancher. De la terre battue en (en dessous du sol fini) aux poutres de fêtage, sept bons mètres . Orientée comme la chapelle de Sajabicu, la maison semble être une église vide. Aucune fenêtre ni porte n'ont encore été posées. Par les ouvertures de ce qui sera l'étage, la brume entre lentement comme une fumée légère. Dehors je distingue à peine la silhouette du châtaignier le plus proche tant le brouillard est épais, voilant complètement tout espoir de soleil.
Le premier scénario pour le sol était un hérisson (lit de pierres dressées et serrées comme des sardines et recouvert d'une couche de petits galets de rivière). Sur ce hérisson, on souhaitait faire une dalle en béton de chanvre et poser de la terre cuite pour finir.
Ce choix, bien que très écologique et techniquement au point, nous semblait être le bon, si ce n'est la mise en ouvre lourde et un coût prohibitif pour notre budget. Mais dans cette perspective, j'avais demandé au maçon de combler l'espace entre la terre battue et le dessous présumé de la dalle avec la terre de remblais du chantier, suffisamment pourvue de gravats pour faire un hérisson acceptable...

dimanche 6 février 2011

Charpente et couverture.

La charpente de notre maison est constituée de poutres rondes en châtaignier et de chevrons carrés en pin larricciu. Les poutres, d'une section moyenne de 22 cm ont une portée de 6 à 7 mètres. Le Châtaignier est un bois idéal pour les charpentes car il ne se brise pas surtout quand il est de section ronde. La pose de chaque pièce de la charpente a nécessité l'utilisation d'un engin de levage. Il est possible de manipuler de telles poutres à la main comme le faisait nos anciens, mais cela implique de nombreux bras bien musclés, chose d'autant plus rare que les "operata" (coup de main, chantier collectif) ont pratiquement disparu des coutumes. En principe, une charpente doit reposer sur une sablière, qui n'est autre qu'une poutre posée sur un lit de sable contenu par deux rangs de briques ou de pierres maçonnés sur le dernier rangs des murs porteurs. Cela permet à la charpente, moins rigide que le bâti de s'autoriser quelques légers mouvements sans faire travailler le reste de l'édifice. La Charpente est simplement posée. C'est son poids et sa structure qui assurent l'équilibre de l'ensemble.
Les chevrons reçoivent le platelage, fait de planches de châtaignier. Ensuite, se sont les lauzes (plaques de schiste) qui assurent la couverture. Elles sont posées et ajustées une à une comme des écailles de poisson. De petites cales de schiste maintiennent les lauzes entre elles. Ce type de couverture nécessite un recalage périodique car c'est un ensemble vivant donc instable . Tous ces matériaux étaient jadis prélevés sur place ou le plus proche possible de l'endroit où se construisaient les maisons. Le bois, coupé à la bonne lune et séché comme il se doit ne recevait aucun traitement chimique Il y a encore de vieilles bâtisses toujours intactes, pour peu qu'elle n'aient pas été abandonnées.
Petit détail concernant la toiture de notre maison: Un tuyau de cuivre raccordé à la distribution d'eau permet, grâce à une vanne, d'arroser le toit et le tour de la maison en cas d'incendie ou de forte sécheresse. Cette précaution ne coûte presque rien et peut être salutaire si un feu venait à se déclarer dans les abords de la maison. Un groupe électrogène assure l'alimentation de la pompe dans le cas où, comme cela arrive fréquemment, un incendie détruit les lignes électriques.

samedi 5 février 2011

Le chantier...

La maison a poussé en quelques semaines. Les briques de terre cuite se montent comme un jeu de construction. Elles sont collées avec un ciment/colle qui se prépare dans un seau à l'aide d'un mélangeur à peinture (Une simple hélice fixée sur une grosse perceuse). Il faut très peu d'eau et d'énergie pour oeuvrer ces matériaux. Pendant la durée du Chantier, une citerne autoportée de mille litres suffisait amplement pour plusieurs jours, y compris pour ma douche du soir qu'un tuyau au soleil réchauffait doucement. La brique n'est pas sale et on se sent de suite bien à l'intérieur, au point qu'on pourrait se passer de la recouvrir, ci ce n'était la nécessite d'homogénéiser la surface du mur, et supprimer d'infimes courants d'air. Du village au dessus, une nouvelle forme rouge sortait de terre. Particulièrement éclairée au coucher du soleil. Quelques passages d'une pièce à l'autre sont voûtés, de même que les plus petites fenêtres. J'ai l'impression d'être en Afrique à l'intérieur et au Mexique à l'extérieur pendant toute cette saison estivale, où la sècheresse avait sévit.Je pouvais passer à la charpente...

mardi 1 février 2011

Toilettes sèches ...

Ce cylindre de bois auquel on ajoute un fond servira à contenir le seau. Une lunette est fixée sur le dessus. Il faut préciser que la sciure (ou autre matériau absorbant) contient du carbone.C'est l'équilibre carbone/azote qui contribue à éviter les odeurs et favorise le compostage. Il faut éviter les sciures contenant trop de tanins comme celle du châtaignier. On peut aussi utiliser du "sous bois" récolté dans la forêt. pendant les premiers temps où je séjournais dans ma cabane, je ne connaissais pas encore les toilettes sèches. J'avais fait un trou dans le sol à quelques mètres de là et trouvais cela peu commode. Les toilettes sèches ont simplifié tout cela.
Quand on vide le seau, il faut couvrir avec de la fougère, de l'herbe coupée et de temps en temps, ajouter un peu de terre, comme pour tout autre compost.
Il y a encore beaucoup de tabous et de préjugés autour des toilettes. c'est dommageable pour l'environnement, quand on connait les quantités d'eau (potable!) qui sont évacuées par la chasse.
Contrairement à une autre idée reçue, l'eau qui sort d'une fausse sceptique est loin d'être saine... Sans compter les dégâts occasionnés par le chlore qui se trouve dans toutes les eaux domestiques.

lundi 31 janvier 2011

Fabrication d'une toilette sèche.

Le plus simple, est bien sûr d'avoir un seau avec les bords assez larges pour y être à l'aise. Puis un second récipient pour la sciure, et un petit bol en bois pour la verser.
Second modèle: avec une chaise dont on aura retiré la paille,on dépose sous le siège une gamelle en inox ou en tôle émailée de dimensions suffisantes pour que le rebord arrive juste sous le siège. On peut couper les pieds de la chaise pour régler la hauteur. C'est d'ailleurs plus confortable quand les pieds son courts. Cela permet d'être presque à croupis sans l'inconfort des toilettes "à la turque"( le fait d'être à croupis permet de détendre les muscles abdominaux tout en compressant légèrement le ventre).
Une lunette en bois, facile à bricoler,ou récupérée, simplement posée sur l'assise de la chaise suffit. Le couvercle de la gamelle se pose sur la lunette.
Pour le bol en bois, il peut-être bricolé avec une demi noix de coco vidée. C'est solide et léger (j'ai d'ailleurs fait avec l'autre moitié de la noix de coco percée de petits trous un très joli pommeau de douche).
Autre modèle un peut plus sophistiqué mais pouvant être déplacé facilement:
Une série de lattes de bois en plancher récupéré sont découpées et assemblées en un polygone cylindrique...


samedi 29 janvier 2011

Toilettes sèches.

Il est surprenant de constater que les anciens n'aient jamais pensé aux toilettes sèches . Leur utilisation présente plus d'avantages que d'inconvénients (si tant est que vider un seau de temps en temps en soit un). Le principe est simple:
il suffit de disposer de sciure sèche ou tout autre matière absorbante et d'un seau. Le son de blé, ou de riz est utilisé en divers endroits. Cette sciure sert à remplacer la chasse d'eau de nos installations "modernes". La quantité d'un bol suffit pour chaque utilisation. Il n'y a pas d'odeurs. Le seau est vidé régulièrement en tas comme pour le compost, entouré de tasseaux ou de perches de bois. Il peut être vidé dans un trou dans lequel on prévoit de planter un arbre, ou laissé à composter (minimum deux ans avec un retournement du tas au moins une fois).
Il existe des versions plus sophistiquées de toilettes sèches pourvus d'une résistance électrique et d'un petit ventilateur qui accélèrent la déshydratation des matières. il suffit alors de vider les cendres. Ces modèles permettent leur installation dans les situations où l'on ne dispose pas d'un bout de jardin pour accueillir du compost (même au dernier étage d'un immeuble).
Des associations comme Eau vivante ont permis de limiter les problèmes sanitaires comme le choléra, après le passage d'un tsunami, grâce à l'utilisation des toilettes sèches. Les trous utilisés ont été recouverts de terre avant d'être complètement remplis, puis des manguiers ou des bananiers ont été plantés sur leur emplacement.

vendredi 28 janvier 2011

Gestion écologique de l'eau.

Nous buvons la même eau que buvaient les dinosaures. Cela signifie que bien avant l'humanité, la nature se débrouillait très bien pour recycler l'eau de la planète . Mais cette denrée devenue précieuse n'est pas toujours au bon endroit et au bon moment. Notre façon de la "gérer" en est particulièrement responsable. Il faut des moyens techniques et financiers considérables pour acheminer l'eau vers les maisons, puis l'évacuer une fois souillée, et pour la rendre conforme au normes sanitaires trop souvent arbitrairement établies. Le hasard a voulu qu'une partie de notre terrain se trouve sur le tracé de canalisations nécessitant des travaux de rénovation d'une part, et devant d'autre part transiter par le système de traitement que la société qui annexe cette eau jadis publique venait d'installer, assorti de compteurs individuels. En temps que propriétaire des terrains concernés, j'ai reçu les documents relatifs aux "périmètres de protection" situés sur le tracé des travaux. Il s'avère que la qualité sanitaire et la potabilité de cette eau était bien meilleure avant travaux puisque sans chlore et autres produits de traitement. Nous ne dépendons pas du réseau du village. Un forage qui aboutit dans une rivière souterraine suffit amplement à nos besoins et même plus. Mais les gens du village se trouvent aujourd'hui sur le plan d'inégalité qu'induit l'argent: ne peuvent laver leur voiture et arroser leur jardin que ceux qui payent. Ainsi, l'eau qui rassemblait autrefois à présent divise. Mais cela est bien peu de choses à côté d'une grande partie de la population de notre planète qui n'a même pas accès à l'eau potable... La façon la plus naturelle pour acheminer l'eau est la gravitation. La façon la plus naturelle pour économiser l'eau est l'humus. En suivant les courbes de niveaux (voir le site "les biefs du pilat": http://biefs.dupilat.pagesperso-orange.fr/ ), l'eau se répartit équitablement sur le territoire de son parcours. Grâce à l'humus (et au couvert végétal) qui a la propriété de stocker l'eau en quantité pour la restituer au bon moment, des réserves suffisantes sont disponibles. C'est peut-être par ce que c'est trop simple et gratuit que nous préférons nous compliquer l'existence.

mercredi 26 janvier 2011

Des bassins filtrants.

De nombreux systèmes existent pour "traiter" les eaux d'une maison. Nous avons opté pour une solution peu coûteuse et facile à installer.
Comme l'emplacement du système est en pente, cela a facilité l'installation des quatre bassins qui se succèdent sur trois niveaux. En amont des bassins, un bac d'une cinquantaine de litres de contenance fonctionne comme une chasse d'eau: quand le bac est plein, il se vide automatiquement dans le premier niveau. Avant ce bac, un filtre à paille (confectionné avec une passoire en inox et rempli de paille ou de fougères sèches) retient les plus grosses particules afin de ne pas boucher les différents tuyaux d'écoulement qui distribuent les bassins. Il suffit de remplacer la paille régulièrement, environ tous les quinze jours.
Le premier niveau reçoit deux bassins identiques qui fonctionnent en alternance grâce à deux vannes. Nous avons choisi d'utiliser des abreuvoirs à bestiaux de 600 litres de contenance. Chaque bassin est rempli de galets dans le fond, d'une couche de gravier et de pouzolane (sorte de pierre ponce, cette roche volcanique se présente sous la forme de graviers perforés). Sur la surface des bassins, une série de tubes en pvc et perforés sur le dessous assurent l'épandage des eaux grises qui arrivent au bassins par le haut pour ressortir par le bas après avoir migré au travers du mélange gravier/pouzolane.
Le second niveau est conçu comme le premier.
Le dernier bassin du niveau le plus bas est légèrement différent puisque l'eau y arrive par le haut et ressort par le haut également. L'entrée et la sortie ressemblent à deux demi cylindres verticaux faits de galets et graviers et contenus par la pouzolane qui occupe le majeure partie de ce bassin. Une mare terminale doit recevoir les eaux qui sortent de ce bassin.
L'avantage de ce système est du au fait que les eaux recyclées de façon aérobie peuvent être récupérées pour de nombreux usages . Si on ne peut pas la boire, on pourrait s'y baigner pour peu que la mare terminale soit de dimensions suffisante.
C'est le petit éco-système des végétaux plantés dans les bassins et des bactéries aérobies qu'héberge le mélange racines et pouzolane, qui fait tout le travail d'épuration.
Les plantes proviennent d'une zone humide et on du s'adapter au changement d'altitude (passées du niveau de la mer à 530 mètres).
Comme nous avons choisi d'avoir des toilettes sèches, nous n'avons que des eaux grises à recycler, ce qui représente un avantage considérable sur le plan sanitaire.
D'autre part, le trop plein des bassins conjugué à celui des eaux de pluies permettra à terme de faire bénéficier les terrains situés en aval, d'une eau de qualité sanitaire supérieur à celles issue d'une station d'épuration. Le sentiment de pouvoir partager l'eau a quelque chose de réconfortant, surtout à une époque où certaines entreprises l'annexent carrément...

mardi 18 janvier 2011

La vita e bella

Il arrive que plusieurs facteurs se conjuguent pour que les choses risque de devenir compliquées.
Un soir, je rentrais vers le terrain dans Le Monstre (ma camionnette). La piste, capricieuse par temps de pluie rendait toute ascension périlleuse. Depuis quelque temps, l'arbre de transmission donnait des signes de faiblesse, et je craignais le pire. Au moment où, laissant la route pour la terre argileuse de la piste je devais passer en vitesse, l'arbre cède. Le monstre recule en glissant lentement et s'arrête là, tout en bas. Comme la cabane ne pouvait pas contenir tous mes outils, j'avais à l'arrière de la camionnette une cantine en fer plus le reste. Autant dire un presque atelier de dérasquage. Comprenant tout suite qu'il ne servait à rien d'insister, je remontais la piste sous la pluie qui prenait du courage. Si tôt entré dans la cabane, j'allumais la lampe à pétrole sur la table. Puis je ressortais sans chercher à m'abriter et redescendais en prenant la brouette au passage.
J'ai commencé par les outils les plus accessibles à l'arrière du Monstre (tronçonneuses, débroussailleuse, croissant, faucille,)et j'ai fait un premier voyage avec la brouette, remontant en écument la pente glissante jusqu'à la cabane où je devais gravir encore les trois ou quatre marches de la petite terrasse, mon fardeau dans les bras.
Je suis redescendu de suite, toujours avec la brouette et la pluie qui montait en puissance. Il me restais à remonter le groupe électrogène, autant dire un âne mort. Pour entamer les premiers mètres, je me suis arc bouté sur la brouette, ne quittant pas le groupe électrogène des yeux.
Et là, j'ai revu cette scène où, Roberto Benigni, dans "la vie est belle" se coltine des enclumes dans un camp de la mort. Scène drôle qui me faisait sourire sous la pluie, ne pouvant pas m'empêcher de faire le parallèle. Et c'est en riant aux flaques que je suis enfin rentré dans ma petite maison de bois. Ce qui pouvait se transformer en grosse galère devenait source de réconfort. J'ai rangé tout mon bardas comme j'ai pu et me suis séché devant le poêle. La pluie pouvait bien tomber elle n'y était pour rien. Dans les jours qui ont suivi, un ami mécanicien m'a réparé Le Monstre grâce à une providentielle pièce de rechange sorti d'un vieux modèle semblable au mien. Il y aurait donc plusieurs "Montres"...

vendredi 14 janvier 2011

Trois renardeaux.

Au bout de quelques jours, les trois frères se sont rapprochés de la cabane, allant même jusqu'à se vautrer au soleil pour faire une petite sieste. Jusqu'à ce que le moins farouche vienne manger sur la terrasse. Sans jamais chercher à le toucher, je continuais mon travail sur le chantier de la maison. Aucun geste brusque. Cela me donnait un rythme qui m'incitait à m'appliquer d'avantage encore à la tâche. Le présent que m'apprenait ce petit renard me faisait comprendre ce que "ici et maintenant" voulaient dire. Tout en étant détendu, on évoluait sur le terrain à distante respectueuse. Le fait d'être vraiment dans le présent suspendait le temps offrant devant lui comme une éternité. Il était suffisamment en confiance pour venir même sous mon lit. Un de ces jours je retrouverai la photo (argentique) que j'ai prise à cette occasion. Les quelques heures de patience que j'ai consacrées à cet "apprentissage m'ont fait prendre une notion du temps différente que j'ai adoptée dès que j'ai eu ma chienne et d'en bien des circonstances.Mais c'est une autre histoire.
Je ne tenais pas à apprivoiser ces renardeaux, d'autant qu'avec la confiance, les jeux et surtout les bêtises n'ont pas tardé. J'ai préféré qu'ils retournent dans le maquis. Pendant cet épisode, sans presque m'en apercevoir, j'ai recouvert la charpente de la maison avec de belles planches de châtaignier . Je revois encore ce petit renard me suivant à trois mètres de distance pendant que je déplaçait mes planches. Je ne sais pas où il passait ses nuits, mais dès le petit matin, il était devant la maison, fidèle au poste, attendant que je passe et qu'il m'emboite le pas.

jeudi 13 janvier 2011

Tois petits renards...

Du bord de la route à la cabane, il y a cent cinquante mètres de chemin (ou de piste). C'est suffisant pour être au calme. La plupart des animaux passent par là un jour ou l'autre puisqu'ils y sont tranquilles. Un petit matin, j'entends du bruit dans le "monstre" (c'est le nom de la camionnette en référence au film "The Mask ), que je rangeais toujours devant ma petite terrasse. Je pensais que le bruit , s'était la chatte qui fouillait dans la poubelle que je posais sur le plateau du Monstre. Dès que j'esquissais un geste vers la porte, trois boules de feu rouge ont jaillit de la poubelle, pour disparaître dans le maquis en descendant. Je me suis assis sur la terrasse de la cabane et n'ai plus bougé. J'avais mon café dans une main et une cigarette dans l'autre, Je pouvais attendre un bon moment, qui, contre toute attente, dura moins longtemps que je pensais. Une première paire d'oreilles pointues se souleva de derrière une butte pour redescendre aussi sec. Puis une seconde, et une troisième à quelques secondes d'intervalles. Je n'avais pas de chien à ce moment là il venait d'être empoisonné. Il me restait quelques croquettes dans un sac, sous la table. J'ai attendu de les voir tout les trois en pied pour me lever et aller chercher le sac de croquettes. J'en versais quelques une dans une casserole que je déposais à distance de peur raisonnable pour un renardeau. Probablement orphelins, il n'avaient pas seulement besoin de nourriture. En peu de temps les animaux se sont habitués à ma présence. Jusqu'à un moment qu'il me semble opportun de conter dans une suite à venir...