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Voici la chronique d'une ferme écologique. Je souhaite y partager mes expériences et mes attentes... Pour une décroissance durable!
On pourra comprendre les choix,orientés par le soucis d'un impact moindre sur l'environnement à travers la description et l'explication des différentes réalisations et installations comme:
les bassins filtrants pour les eaux grises, la fabrication de toilettes sèches , la construction d'un four à pain (coût de la construction du four : O,OO€) ou la récupération des eaux de pluie. D'autres projets sont en cours ou encore à réaliser. Parmi ces derniers, la construction d'une "casetta"(petite maison) avec comme objectif l'utilisation maximum de matériaux prélevés directement sur le site

La ferme écologique de Sajabicu

la ferme écologique de Sajabicu se trouve à mi chemin entre le village de Penta di Casinca et les ruines du village médiéval de Sajabicu ou San ghjacumu.
Son objectif, outre de respecter et préserver l'environnement, est de faire connaître autant que possible l'essentiel des domaines qui relèvent de l'écologie. Ce qui signifie que je ne serai jamais "agriculteur" ou "chef d'exploitation agricole" ou je ne sais quel autre terme mercantile. Je ne souhaite pas cautionner ce qui a détruit la paysannerie .

lundi 31 janvier 2011

Fabrication d'une toilette sèche.

Le plus simple, est bien sûr d'avoir un seau avec les bords assez larges pour y être à l'aise. Puis un second récipient pour la sciure, et un petit bol en bois pour la verser.
Second modèle: avec une chaise dont on aura retiré la paille,on dépose sous le siège une gamelle en inox ou en tôle émailée de dimensions suffisantes pour que le rebord arrive juste sous le siège. On peut couper les pieds de la chaise pour régler la hauteur. C'est d'ailleurs plus confortable quand les pieds son courts. Cela permet d'être presque à croupis sans l'inconfort des toilettes "à la turque"( le fait d'être à croupis permet de détendre les muscles abdominaux tout en compressant légèrement le ventre).
Une lunette en bois, facile à bricoler,ou récupérée, simplement posée sur l'assise de la chaise suffit. Le couvercle de la gamelle se pose sur la lunette.
Pour le bol en bois, il peut-être bricolé avec une demi noix de coco vidée. C'est solide et léger (j'ai d'ailleurs fait avec l'autre moitié de la noix de coco percée de petits trous un très joli pommeau de douche).
Autre modèle un peut plus sophistiqué mais pouvant être déplacé facilement:
Une série de lattes de bois en plancher récupéré sont découpées et assemblées en un polygone cylindrique...


samedi 29 janvier 2011

Toilettes sèches.

Il est surprenant de constater que les anciens n'aient jamais pensé aux toilettes sèches . Leur utilisation présente plus d'avantages que d'inconvénients (si tant est que vider un seau de temps en temps en soit un). Le principe est simple:
il suffit de disposer de sciure sèche ou tout autre matière absorbante et d'un seau. Le son de blé, ou de riz est utilisé en divers endroits. Cette sciure sert à remplacer la chasse d'eau de nos installations "modernes". La quantité d'un bol suffit pour chaque utilisation. Il n'y a pas d'odeurs. Le seau est vidé régulièrement en tas comme pour le compost, entouré de tasseaux ou de perches de bois. Il peut être vidé dans un trou dans lequel on prévoit de planter un arbre, ou laissé à composter (minimum deux ans avec un retournement du tas au moins une fois).
Il existe des versions plus sophistiquées de toilettes sèches pourvus d'une résistance électrique et d'un petit ventilateur qui accélèrent la déshydratation des matières. il suffit alors de vider les cendres. Ces modèles permettent leur installation dans les situations où l'on ne dispose pas d'un bout de jardin pour accueillir du compost (même au dernier étage d'un immeuble).
Des associations comme Eau vivante ont permis de limiter les problèmes sanitaires comme le choléra, après le passage d'un tsunami, grâce à l'utilisation des toilettes sèches. Les trous utilisés ont été recouverts de terre avant d'être complètement remplis, puis des manguiers ou des bananiers ont été plantés sur leur emplacement.

vendredi 28 janvier 2011

Gestion écologique de l'eau.

Nous buvons la même eau que buvaient les dinosaures. Cela signifie que bien avant l'humanité, la nature se débrouillait très bien pour recycler l'eau de la planète . Mais cette denrée devenue précieuse n'est pas toujours au bon endroit et au bon moment. Notre façon de la "gérer" en est particulièrement responsable. Il faut des moyens techniques et financiers considérables pour acheminer l'eau vers les maisons, puis l'évacuer une fois souillée, et pour la rendre conforme au normes sanitaires trop souvent arbitrairement établies. Le hasard a voulu qu'une partie de notre terrain se trouve sur le tracé de canalisations nécessitant des travaux de rénovation d'une part, et devant d'autre part transiter par le système de traitement que la société qui annexe cette eau jadis publique venait d'installer, assorti de compteurs individuels. En temps que propriétaire des terrains concernés, j'ai reçu les documents relatifs aux "périmètres de protection" situés sur le tracé des travaux. Il s'avère que la qualité sanitaire et la potabilité de cette eau était bien meilleure avant travaux puisque sans chlore et autres produits de traitement. Nous ne dépendons pas du réseau du village. Un forage qui aboutit dans une rivière souterraine suffit amplement à nos besoins et même plus. Mais les gens du village se trouvent aujourd'hui sur le plan d'inégalité qu'induit l'argent: ne peuvent laver leur voiture et arroser leur jardin que ceux qui payent. Ainsi, l'eau qui rassemblait autrefois à présent divise. Mais cela est bien peu de choses à côté d'une grande partie de la population de notre planète qui n'a même pas accès à l'eau potable... La façon la plus naturelle pour acheminer l'eau est la gravitation. La façon la plus naturelle pour économiser l'eau est l'humus. En suivant les courbes de niveaux (voir le site "les biefs du pilat": http://biefs.dupilat.pagesperso-orange.fr/ ), l'eau se répartit équitablement sur le territoire de son parcours. Grâce à l'humus (et au couvert végétal) qui a la propriété de stocker l'eau en quantité pour la restituer au bon moment, des réserves suffisantes sont disponibles. C'est peut-être par ce que c'est trop simple et gratuit que nous préférons nous compliquer l'existence.

mercredi 26 janvier 2011

Des bassins filtrants.

De nombreux systèmes existent pour "traiter" les eaux d'une maison. Nous avons opté pour une solution peu coûteuse et facile à installer.
Comme l'emplacement du système est en pente, cela a facilité l'installation des quatre bassins qui se succèdent sur trois niveaux. En amont des bassins, un bac d'une cinquantaine de litres de contenance fonctionne comme une chasse d'eau: quand le bac est plein, il se vide automatiquement dans le premier niveau. Avant ce bac, un filtre à paille (confectionné avec une passoire en inox et rempli de paille ou de fougères sèches) retient les plus grosses particules afin de ne pas boucher les différents tuyaux d'écoulement qui distribuent les bassins. Il suffit de remplacer la paille régulièrement, environ tous les quinze jours.
Le premier niveau reçoit deux bassins identiques qui fonctionnent en alternance grâce à deux vannes. Nous avons choisi d'utiliser des abreuvoirs à bestiaux de 600 litres de contenance. Chaque bassin est rempli de galets dans le fond, d'une couche de gravier et de pouzolane (sorte de pierre ponce, cette roche volcanique se présente sous la forme de graviers perforés). Sur la surface des bassins, une série de tubes en pvc et perforés sur le dessous assurent l'épandage des eaux grises qui arrivent au bassins par le haut pour ressortir par le bas après avoir migré au travers du mélange gravier/pouzolane.
Le second niveau est conçu comme le premier.
Le dernier bassin du niveau le plus bas est légèrement différent puisque l'eau y arrive par le haut et ressort par le haut également. L'entrée et la sortie ressemblent à deux demi cylindres verticaux faits de galets et graviers et contenus par la pouzolane qui occupe le majeure partie de ce bassin. Une mare terminale doit recevoir les eaux qui sortent de ce bassin.
L'avantage de ce système est du au fait que les eaux recyclées de façon aérobie peuvent être récupérées pour de nombreux usages . Si on ne peut pas la boire, on pourrait s'y baigner pour peu que la mare terminale soit de dimensions suffisante.
C'est le petit éco-système des végétaux plantés dans les bassins et des bactéries aérobies qu'héberge le mélange racines et pouzolane, qui fait tout le travail d'épuration.
Les plantes proviennent d'une zone humide et on du s'adapter au changement d'altitude (passées du niveau de la mer à 530 mètres).
Comme nous avons choisi d'avoir des toilettes sèches, nous n'avons que des eaux grises à recycler, ce qui représente un avantage considérable sur le plan sanitaire.
D'autre part, le trop plein des bassins conjugué à celui des eaux de pluies permettra à terme de faire bénéficier les terrains situés en aval, d'une eau de qualité sanitaire supérieur à celles issue d'une station d'épuration. Le sentiment de pouvoir partager l'eau a quelque chose de réconfortant, surtout à une époque où certaines entreprises l'annexent carrément...

mardi 18 janvier 2011

La vita e bella

Il arrive que plusieurs facteurs se conjuguent pour que les choses risque de devenir compliquées.
Un soir, je rentrais vers le terrain dans Le Monstre (ma camionnette). La piste, capricieuse par temps de pluie rendait toute ascension périlleuse. Depuis quelque temps, l'arbre de transmission donnait des signes de faiblesse, et je craignais le pire. Au moment où, laissant la route pour la terre argileuse de la piste je devais passer en vitesse, l'arbre cède. Le monstre recule en glissant lentement et s'arrête là, tout en bas. Comme la cabane ne pouvait pas contenir tous mes outils, j'avais à l'arrière de la camionnette une cantine en fer plus le reste. Autant dire un presque atelier de dérasquage. Comprenant tout suite qu'il ne servait à rien d'insister, je remontais la piste sous la pluie qui prenait du courage. Si tôt entré dans la cabane, j'allumais la lampe à pétrole sur la table. Puis je ressortais sans chercher à m'abriter et redescendais en prenant la brouette au passage.
J'ai commencé par les outils les plus accessibles à l'arrière du Monstre (tronçonneuses, débroussailleuse, croissant, faucille,)et j'ai fait un premier voyage avec la brouette, remontant en écument la pente glissante jusqu'à la cabane où je devais gravir encore les trois ou quatre marches de la petite terrasse, mon fardeau dans les bras.
Je suis redescendu de suite, toujours avec la brouette et la pluie qui montait en puissance. Il me restais à remonter le groupe électrogène, autant dire un âne mort. Pour entamer les premiers mètres, je me suis arc bouté sur la brouette, ne quittant pas le groupe électrogène des yeux.
Et là, j'ai revu cette scène où, Roberto Benigni, dans "la vie est belle" se coltine des enclumes dans un camp de la mort. Scène drôle qui me faisait sourire sous la pluie, ne pouvant pas m'empêcher de faire le parallèle. Et c'est en riant aux flaques que je suis enfin rentré dans ma petite maison de bois. Ce qui pouvait se transformer en grosse galère devenait source de réconfort. J'ai rangé tout mon bardas comme j'ai pu et me suis séché devant le poêle. La pluie pouvait bien tomber elle n'y était pour rien. Dans les jours qui ont suivi, un ami mécanicien m'a réparé Le Monstre grâce à une providentielle pièce de rechange sorti d'un vieux modèle semblable au mien. Il y aurait donc plusieurs "Montres"...

vendredi 14 janvier 2011

Trois renardeaux.

Au bout de quelques jours, les trois frères se sont rapprochés de la cabane, allant même jusqu'à se vautrer au soleil pour faire une petite sieste. Jusqu'à ce que le moins farouche vienne manger sur la terrasse. Sans jamais chercher à le toucher, je continuais mon travail sur le chantier de la maison. Aucun geste brusque. Cela me donnait un rythme qui m'incitait à m'appliquer d'avantage encore à la tâche. Le présent que m'apprenait ce petit renard me faisait comprendre ce que "ici et maintenant" voulaient dire. Tout en étant détendu, on évoluait sur le terrain à distante respectueuse. Le fait d'être vraiment dans le présent suspendait le temps offrant devant lui comme une éternité. Il était suffisamment en confiance pour venir même sous mon lit. Un de ces jours je retrouverai la photo (argentique) que j'ai prise à cette occasion. Les quelques heures de patience que j'ai consacrées à cet "apprentissage m'ont fait prendre une notion du temps différente que j'ai adoptée dès que j'ai eu ma chienne et d'en bien des circonstances.Mais c'est une autre histoire.
Je ne tenais pas à apprivoiser ces renardeaux, d'autant qu'avec la confiance, les jeux et surtout les bêtises n'ont pas tardé. J'ai préféré qu'ils retournent dans le maquis. Pendant cet épisode, sans presque m'en apercevoir, j'ai recouvert la charpente de la maison avec de belles planches de châtaignier . Je revois encore ce petit renard me suivant à trois mètres de distance pendant que je déplaçait mes planches. Je ne sais pas où il passait ses nuits, mais dès le petit matin, il était devant la maison, fidèle au poste, attendant que je passe et qu'il m'emboite le pas.

jeudi 13 janvier 2011

Tois petits renards...

Du bord de la route à la cabane, il y a cent cinquante mètres de chemin (ou de piste). C'est suffisant pour être au calme. La plupart des animaux passent par là un jour ou l'autre puisqu'ils y sont tranquilles. Un petit matin, j'entends du bruit dans le "monstre" (c'est le nom de la camionnette en référence au film "The Mask ), que je rangeais toujours devant ma petite terrasse. Je pensais que le bruit , s'était la chatte qui fouillait dans la poubelle que je posais sur le plateau du Monstre. Dès que j'esquissais un geste vers la porte, trois boules de feu rouge ont jaillit de la poubelle, pour disparaître dans le maquis en descendant. Je me suis assis sur la terrasse de la cabane et n'ai plus bougé. J'avais mon café dans une main et une cigarette dans l'autre, Je pouvais attendre un bon moment, qui, contre toute attente, dura moins longtemps que je pensais. Une première paire d'oreilles pointues se souleva de derrière une butte pour redescendre aussi sec. Puis une seconde, et une troisième à quelques secondes d'intervalles. Je n'avais pas de chien à ce moment là il venait d'être empoisonné. Il me restait quelques croquettes dans un sac, sous la table. J'ai attendu de les voir tout les trois en pied pour me lever et aller chercher le sac de croquettes. J'en versais quelques une dans une casserole que je déposais à distance de peur raisonnable pour un renardeau. Probablement orphelins, il n'avaient pas seulement besoin de nourriture. En peu de temps les animaux se sont habitués à ma présence. Jusqu'à un moment qu'il me semble opportun de conter dans une suite à venir...