Bienvenue

Voici la chronique d'une ferme écologique. Je souhaite y partager mes expériences et mes attentes... Pour une décroissance durable!
On pourra comprendre les choix,orientés par le soucis d'un impact moindre sur l'environnement à travers la description et l'explication des différentes réalisations et installations comme:
les bassins filtrants pour les eaux grises, la fabrication de toilettes sèches , la construction d'un four à pain (coût de la construction du four : O,OO€) ou la récupération des eaux de pluie. D'autres projets sont en cours ou encore à réaliser. Parmi ces derniers, la construction d'une "casetta"(petite maison) avec comme objectif l'utilisation maximum de matériaux prélevés directement sur le site

La ferme écologique de Sajabicu

la ferme écologique de Sajabicu se trouve à mi chemin entre le village de Penta di Casinca et les ruines du village médiéval de Sajabicu ou San ghjacumu.
Son objectif, outre de respecter et préserver l'environnement, est de faire connaître autant que possible l'essentiel des domaines qui relèvent de l'écologie. Ce qui signifie que je ne serai jamais "agriculteur" ou "chef d'exploitation agricole" ou je ne sais quel autre terme mercantile. Je ne souhaite pas cautionner ce qui a détruit la paysannerie .

jeudi 30 décembre 2010

Le pied à l'étrier

Sans la proposition d'un cousin, nous étions sur le point d'abandonner notre quête de terrain. Bien des années avant, nous avons cherché un endroit pour nous "poser", et essuyé bien des échecs avant qu'un beau jour, notre cousin nous propose quelques parcelles héritées de son père. "Cela vous permettra de mettre le pied à l'étrier". Il ne croyait pas si bien dire! Ensuite, tout c'est débloqué avec une facilité déconcertante. Un ami du village nous céda peu après les parcelles manquantes pour avoir la surface minimum d'installation (S.M.I.). Alors que nous nous acharnions à chercher un terrain, souvent déçus après un refus et de nombreux mois d'attente dans l'espoir,c'est au moment où nous cherchions le moins que c'est arrivé. Depuis ce jour, je ne cherche plus rien. J'ai compris que les événements comme les objets ont une place sur le chemin qui n'est pas toujours celle que l'on désire intensément. En ne cherchant pas, j'ai trouvé de nombreuses choses dont j'avais besoin.
Il ne sert pas à rien de s'entêter à chercher. Il en est d'un outil comme d'une cause.

mercredi 22 décembre 2010

Des murs de briques.

La brique alvéolée en terre cuite est un des matériaux les plus facile à mettre en oeuvre. Comme pour toute construction, c'est le premier rang (et avant lui l'arase) qui détermine la cohérence de l'ensemble. Comme avec les murs de pierre, c'est l'horizontalité en tous sens des briques qu'il convient de chercher. Bien posée, ce type de brique donne aussi la verticalité sans laquelle aucun matériau normal ne peut tenir en équilibre. Car il s'agit bien d'un équilibre de forces comme pour la colonne vertébrale d'un humain qui à besoin de verticalité (ne pas confondre rectitude et rigidité, tout ce qui est trop dur est fragile parce que cassant). Les rangs de briques sont collés les uns sur les autres en respectant le croisement comme il se doit.
En mettant bout à bout toutes les journées de travail, le gros oeuvre est sorti de terre en quelques semaines. Une masse rougeoyante s'élevait au milieu du maquis, au coucher du soleil qui, éclairant la façade ouest, faisait un véritable spot... Ce qui ne manqua pas d'intriguer les habitants du village situé un peu plus au nord et dominant le site d'une bonne centaine de mètres supplémentaires.

mardi 21 décembre 2010

Le chemin, suite (2)

Plus haut, se trouvait les ruines d'un village, longuement habité, puis délaissé peu à peu . Certains récits racontent que c'était suite à des représailles des Gênois. Cette île paradisiaque a toujours fait des convoitises entrainant de multiples conquêtes. Aucune n'est jamais parvenu à soumettre son peuple autochtone. Il ne reste aujourd'hui de ce village qu'une partie de l'abside de la chapelle, sur un mètre de haut. De là, on peut voir un bon morceau du Nord Est de l'île. Côté mer, les îles Italiennes et même, les côtes Ouest de la botte, quand l'air est dégagé. Côté Montagne, Le Mont San'Anghjuli, le "mont de tous les Saints". Un peu plus au sud, le San Pedrone. En suivant les sommets vers le nord, la vue se prolonge Jusqu'au Cap. Et depuis quelques temps, on peut aussi voir notre maison, à mi-chemin entre ces ruines et le village de Penta di Casinca. Reposée sur un poghju, elle semble être là depuis toujours. Souvent les visiteurs pensent que c'est une vieille bâtisse retapée.

samedi 18 décembre 2010

Histoire d'un chemin, suite...

Nul ne sait d'où partait ce chemin, mais combien de pieds l'avaient foulé avant que de vrais arbres lui poussent au milieu? Toujours là malgré tout, après des décennies. En observant par endroits les pierres qu'avec le temps les racines et plus tard les animaux avaient déplacé, on pouvait comprendre , dans la saignée ouverte, pourquoi tous ces murs étaient si solides . Alors qu'aucun ciment ne venait les tenir, leur ensemble aurait pu faire fi du temps, pour peu que d'autres mains qui les avaient construit en prenne la relève. Comme le dit souvent un ami, il faut chercher l'horizontalité. Chaque pierre est d'aplomb. Assez souvent, une plus longue sert de clé, comme posée en travers des autres et va se lier avec le fond du mur, entourée par les gravats qui drainent l'ensemble. Combien de kilomètres de pierres empilées sillonnent ce pays?
Un peu plus haut, en suivant le chemin on croise la route par laquelle il faut à peine moins de temps en voiture pour se rendre au village. Du coup, son utilité reste tout à fait relative. En effet, si la distance et le temps passent leur existence à ne pas s'accorder cela rend la vie impossible. Pourquoi avoir fait des routes si ce n'est pour raccourcir le temps tout en augmentant les distances? Quelle folie que de vouloir raccourcir quelque chose qui n'a aucune matérialité?

mardi 14 décembre 2010

Histoire d'un chemin.

A cette époque,dans les villages, quand c'était l'heure de goûter, si un enfant n'était pas chez lui à ce moment là, il y avait toujours quelqu'un pour le faire manger. A cette époque, on ne fermait jamais la porte à clef, quand il y en avait une. On avait confiance. Quelque fois,on ajoutait une assiette à l'heure des repas, on ne sait jamais. Il y en avait toujours assez pour partager. Le grand père se levait parfois la nuit parce que c'était son tour pour l'eau. Il aimait bien ces moments de paix avant le calme, puis l'éveil du village. Chaque famille avait au moins une ou deux chèvres, un cochon ,un âne ou une mule et quelques poules. Le matin, on laissait sortir les "cabrettes" qui allaient retrouver leurs copines sur la place du village. Le berger les gardait jusqu'au soir. Elles rentraient toutes seules à la maison. L'argent était l'ultime recours à des valeurs trop différentes pour être échangées. Tout comme le médecin, quand, par trop d'abus ou par accident, la médecine populaire traditionnelle n'avait pas suffit. Si ça se trouve, l'argent servait à payer le docteur, c'est à dire dans des situations graves. Il ne fallait pas beaucoup pour conclure que l'argent ne servait à rien. A cette époque, il y avait un Chemin qui montait vers le San'Anghjuli" le mont de tous les saints! On y circulait à l'aise, entretenu qu'il était par le passage quotidien de tout un chacun. Il y avait ce chemin qui montait...

jeudi 9 décembre 2010

la première pierre.

Après avoir tracé et creusé les fondations de la maison, je dois dire à présent "notre maison" car nombreuses furent les mains qui l'ont aidé à s'ériger en dehors de ma meilleure amie, et de nos deux filles, j'ai raccordé tous les fers à béton qu'on appelle couramment des longrines à la terre avec un fil de cuivre entortillé en plusieurs endroit pour terminer enfoncé de plusieurs centimètres dans le fond des "fouilles". Intéressés par la géobiologie, nous nous sommes informés sur la question quelques temps au par avant. C'est dans un des ouvrages alors compulsé que le conseil était donné dans ce cas de figure. On pouvait donc couler les fondations et, quelques jours après,commencer les murs. Le Maçon (oui je sais je met une majuscule à maçon, pour accentuer l'importance de ce personnage si sympathique ) m'a proposé de poser la première brique et je revois encore l'instant, comme ponctuant mon existence avant de continuer cette drôle d'aventure qu'est la vie. On ne peut pas ponctuer sans "faire le point". Outre des choses qui me sont intimes, je retraçais dans mon esprit l'histoire d'un chemin...